Message d'encouragement de Raymond Depardon

"....vous avez toute sa sympathie pour monter votre association "le Chant
de l'Altiplano" et tout ses voeux.
M.Depardon vous prodigue tout ses encouragements."

Note d' intention


On se souviendra peut-être du succès de films comme La vie comme elle va de Jean-Henri Meunier sur le petit village de Najac, suivi de A vous Najac, ici la terre (présenté hors compétition au festival de Cannes en 2006), Le fils de l’épicier, et plus récemment de l’intérêt porté aux films de Raymond Depardon sur le monde paysan…
A titre d’exemple on peut citer aussi pour les portraits cinématographiques Les 24 portraits d’Alain Cavalier.
Un film qui m’a toujours inspiré est le documentaire sur le monde rural du Kérala, vu à travers une légende locale et l’itinéraire quotidien d’un prêteur sur gages, L’œil au dessus du puits  de Johan Van der Keuken.
Et bien sûr les anciens films de Rouquier : Farrebique et Biquefarre, et plus encore la personnalité et l’œuvre de Jean Rouch . Formé à son école, l’atelier audio-visuel de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes durant mon initiation à l’ethnologie dans le cadre du Musée de l’Homme, à Paris, j’ai toujours pensé que imaginaire pouvait rimer avec documentaire. C’est ici ce que nous tenterons de faire, en privilégiant un traitement légèrement « décalé » (mais sans trop d’artifices techniques) dans l’évocation du « mythe Rochechinard », lequel a attiré de nombreux habitants actuels dans le « pays des corbeaux et des sorciers ».
Alain Derbier sera le récitant, issu d’une lignée fortement ancrée sur la commune, lui même paysan-conteur. Son expérience de comédien assurera la dimension de rêve historique qui sous-tend la mémoire collective de Rochechinard.
Je viens de réaliser durant un an comme photographe un Portrait du Parc du Vercors (dans le cadre d’une mission commanditée par la Région Rhône-Alpes  pour dresser un portrait de chacun des parcs naturels de la Région) ; je termine ce travail par une série de  portraits de personnes ayant une activité  emblématique et originale.
C’est sur cette lancée que je souhaiterais continuer, sur une aire géographique plus restreinte, et avec la dimension de parole que peut donner le film : approfondir les rapports qui lient les habitants à leur territoire, aussi bien à partir des racines familiales, de la toponymie, des hasards ou aléas de la vie, que du choix délibéré d’une installation en milieu rural pour des personnes qui, comme moi, n’ont aucun attachement ancestral à ce terroir.
La vie rêvée de Rochechinard, en quelque sorte…
Ce film se veut aussi comme un espace de libre expression offert aux habitants du village pour témoigner de leur choix de vie sur la commune.